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Il serait bien difficile d'écrire une histoire de La Rochénard pour les périodes anciennes car les documents sont peu nombreux.
D'après le dictionnaire topographique du département des Deux-Sèvres de BELISAIRE LEDAIN (Poitiers 1902), la plus ancienne mention remonterait à l'an 1287 sous la forme latine de Rocha Aynardi. On trouve ensuite des appellations différentes au cours des siècles, La Rochesnard en 1381, La Roche-Eynard en 1392 et La Roche-Esnard en 1688.
Ce qui est certain, c'est que durant toute son histoire la plus ancienne, le village a été lié beaucoup plus à la Saintonge qu'au Poitou.
Situées sur l'ancienne voie romaine de Saintes à Angers, des fouilles archéologiques au lieu-dit "Pointe de Fougeroux" ont mis à jour: un enclos funéraire d'une trentaine de mètres de côté, des ossements humains et d'animaux calcinés, de nombreux tessons de céramique, des clous, des fragments de verre et des monnaies romaines des empereurs Claude et Auguste.
La paroisse fait partie du diocèse de Saintes. La cure était à la nomination du chapitre de la cathédrale de cette ville. En 1392 le village est mentionné comme faisant partie de la sénéchaussée de Saintes, ce qui a sans doute entraîné plus tard son rattachement à l'élection de St-Jean d'Angély.
L'église St-Laurent, le premier sanctuaire roman, date du XIIème siècle. Il reste des fragments de colonnes et de chapiteaux à grosses feuilles de lierre. Reconstruite au même emplacement au XIVème siècle, elle fut ensuite détruite par les guerres de religion. Au XIXème siècle, elle fut dotée d'un clocher porche de style ogival avec une flèche couverte d'ardoise. Ce cloché, précipité dans la nef par la tempête de 1999, a été reconstruit à l'identique. Le clocher est pourvu d'une cloche "Marie-Cléopâtre" de 313 kg, bénite en 1868.
Il est possible que La Rochénard ait eu à l'origine une certaine importance sur le plan féodal. Il existe encore actuellement une famille FORIEN DE ROCHESNARD, mais ses liens avec les anciens seigneurs du pays restent problématiques. A la fin de l'Ancien régime, le principal propriétaire du pays semble avoir été le chevalier THIBAULT DE NEUCHAISE qui habitait le château du Chiron d'Ardennes et possédait 104 hectares dans la commune, dont le bois de 22 hectares.
Deux châteaux aujourd'hui disparus faisaient autrefois la fierté de la commune. Le château du Chiron d'Ardennes tirait son nom d'un mot gaulois, "chiron", voulant dire 'tas de pierres' ou lieu empierré. Le second domaine était celui de la Rébergerie, devenu relais de poste. Son nom proviendrait d'un terme désignant une exploitation agricole établie aux dépens d'une zone boisée.
La commune de La Rochénard comprend aujourd'hui le bourg bien groupé, le hameau de la Maison-Neuve et une petite partie de celui d'Olbreuse.
Maire de la commune de 1921 à 1959, Clodomir ARNAUD a marqué l'histoire de La Rochénard. Sous son impulsion, la commune a su prendre une longueur d'avance dans de nombreux domaines. Avant d'autres et pendant 40 ans, La Rochénard se modernise: eau courante, bains douches, électricité, buanderie ambulante. Elle construit, aménage: chemins ruraux, salle des fêtes, trottoirs, maison de retraite.
En 1948, La Rochénard est même déclarée "commune pilote" du département. La commune vient de se lancer dans le remembrement. Elle marque ainsi la naissance d'une agriculture moderne sur de grandes parcelles.
En 1955, les rochénardais découvrent sur la place de leur village un autobus plus blanc que blanc. A l'intérieur, trois machines à laver à disposition des ménagères. Cette laverie itinérante allant de communes en communes est une première française. Sa mise en place est l'œuvre d'un syndicat intercommunal pour la circonstance. Réunissant La Rochénard, Epannes, Amuré, La Foye Monjault, Prin Deyrançon, Usseau et Vallans, il a été un des premiers groupements de communes créés en France.
L'exemple sera suive, puisque la France compte aujourd'hui des milliers de groupements de communes avec des objets très différents: traitement des déchets, gestion de l'eau, etc. La blancheur du linge en revanche n'est plus de leur ressort!
En 1958, dans l'ancien presbytère inoccupé, une maison de retraite de 90 lits a été créée (Fondation Clodomir ARNAUD). En 2005, les bâtiments vétustes et certains, près de l'église, endommagés par la tempêtes de 1999 ont été remplacés par des bâtiments modernes, accueillant 75 pensionnaires et gérés par la Fondation des Caisses d'Epargne.
Terre à vigne - 550 hectares sur 855 hectares - le vin, "le ragoutant", apprécié de François Ier est vendu en Gâtine. La commune a connu au XIXème siècle une certaine prospérité grâce à la renommée de son vin. Hélas, vers 1874, le phylloxéra fit son apparition et les dégâts, là comme ailleurs, s'amplifièrent chaque année jusqu'à la destruction complète du vignoble. La misère s'installe alors. Des essais de plantation de ceps greffés américains seront tentés mais rapidement la vigne sera remplacée par l'élevage et ensuite par la polyculture, blé, colza, tournesol, qui donnera de bons résultats dans nos terres calcaires. Une partie de la commune est située dans la zone d'appellation "cognac - bois ordinaire".
Un propriétaire tente à nouveau en 1974 la plantation du cépage "Saint-Emilion". Des viticulteurs des cantons de Beauvoir et Mauzé vont l'imiter mais, très rapidement, les vignes seront arrachées. Témoins de cette richesse passée, le village a conservé de grosses bâtisses.
Les maires:
du 28/02/1815 au 23/09/1815: Joseph BRISSET
du 05/10/1815 au 15/03/1818: Philippe Ambroise THIBAULT DE
NEUCHAISE
du 25/03/1818 au 07/02/1821: Louis GOISIN
du 20/06/1821 au 04/04/1826: Joseph GUIMARD
du 11/07/1826 au 01/06/1828: Pierre MARTIN
du 01/08/1828 au 05/07/1840: Jean PERRIER
du 05/07/1840 à 1844: Jean GRIP
de 1844 au 24/04/1848: Louis TESSEIN
du 24/04/1848 au 05/09/1852 : Jean GRIP
du 05/09/1852 au 22/11/1874 : Augustin GRIP
du 22/11/1874 au 03/03/1878 : Charles BRISSET
du 03/03/1878 au 22/01/1882 : François SIMONNET
du 22/01/1882 au 20/05/1888 : Calixte MOUNIER
du 20/05/1888 au 13/03/1908 : Victor DUPONT
du 13/03/1908 au 17/03/1917 : Omer GABORIT
du 17/03/1917 au 10/12/1919 : Désil MARIE
du 10/12/1919 au 22/03/1959 : Clodomir ARNAUD*
du 22/03/1959 au 28/03/1965 : Camille ROUSSEAU
du 28/03/1965 au 23/06/1995 : André ARNAUD
du 23/06/1995 au 23/03/2001 : Marcel CHAIGNE
du 23/03/2001 à 23/05/2020 : Sylvie DEBOEUF
du 23/05/2020 à aujourd'hui : Annick BAMBERGER
* Clodomir ARNAUD (1884-1962): Maire de La Rochénard de 1919 à 1959 et conseiller municipal jusqu'en 1962. Clodomir ARNAUD demeurera à jamais un personnage incontournable de cette commune. L'inventaire des réalisations qu'il a effectuées pendant ses mandat est assez éloquent: électrification du bourg en 1925, construction du château d'eau en 1928, premiers bain-douches en zone rurale en 1934, remembrement et commune pilote en 1942, ouverture du foyer rural en 1946. En 1957, il crée une buanderie ambulante et une maison de retraite dans l'ancienne cure, pour accueillir les ouvriers agricoles à la retraite. La nouvelle maison de retraite du village s'appelle la Résidence Clodomir ARNAUD.
Il s'est également illustré dans le milieu agricole puisqu'il sera l'instigateur des caisses locales de mutualité agricole et créera en 1945 la confédération générale de l'agriculture qui servira de modèle aux autres départements. En 1951 il recevra la légion d'honneur pour son œuvre constructive d'éternel bâtisseur et novateur.
Démographie:
1821: 610 hab. 1836: 619 hab.
1841: 598 hab. 1846: 615 hab.
1851: 653 hab. 1856: 687 hab.
1861: 709 hab. 1866: 693 hab.
1872: 662 hab. 1874: 622 hab.
1881: 592 hab. 1886: 571 hab.
1891: 560 hab. 1896: 525 hab.
1901: 508 hab. 1906: 478 hab.
1911: 425 hab. 1921: 437 hab.
1926: 400 hab. 1936: 329 hab.
1946: 346 hab. 1954: 324 hab.
1962: 394 hab. 1968: 457 hab.
1975: 400 hab. 1982: 427 hab.
1990: 460 hab. 1999: 429 hab.
2006: 440 hab. 2011: 487 hab.
2014: 581 hab.
Bibliographie:
5 numéros du bulletin de la Société Mauzéenne d'Histoire Locale retracent l'histoire de La Rochénard:
- n° 121: Souvenirs d'un vieux paysans "de la chandelle de résine à l'ampoule électrique" écrit par Maxime ARNAUD (1875-1961), propriétaire exploitant au hameau de la Maison-Neuve et maire-adjoint, retrace l'évolution de l'agriculture et la vie paysanne au début du XXème siècle.
- n° 123: Histoire de l'église Saint-Laurent.
- n° 137: Centenaire du corps de sapeurs-pompiers.
- n° 144: Histoire de l'école.
- n° 149: Notes de Victor DUPONT (1841-1919), instituteur privé et laïc et maire de 1888 à 1908, qui a écrit sur les registres d'état-civil de 1854 à 1904 la petite histoire du village: la mort de la vigne, les événements tragiques et heureux et le bouleversement de l'agriculture.